Juvénal HABYARIMANA est né le 8 mars 1937 à RAMBURA, 4e d’une famille paysanne qui a eu 8 enfants. Ses parents étaient très chrétiens. Il suivit ses études primaires à la Paroisse (mission de l’époque) de RAMBURA. Il entra au Petit Séminaire Saint Léon de KABGAYI où il commença ses études secondaires. Il termina celles-ci au Collège Saint Paul des Pères BARNABITES à BUKAVU. Muni alors de son diplôme des humanités (équivalent du baccalauréat français), il entreprit des études en médecine à la faculté de Médecine de l’Université de LOVANIUM à Léopoldville (actuellement Kinshasa).
Ses études, qui duraient déjà depuis 2 ans, furent interrompues par les événements survenus au Congo belge juste après l’indépendance de ce pays le 30 juin 1960.
Ne pouvant plus, à cause de ces troubles, retourner à Léopoldville pour continuer sa formation médicale, il fut recruté par les autorités rwandaises qui avaient déjà un programme de formation d’officiers rwandais pour la jeune Garde Nationale en création.
C’est ainsi, qu’avec d’autres candidats, il entra en 1961 dans la toute nouvelle École d’Officiers de Kigali qui venait d’ouvrir ses portes.
Il sortit Major de cette première promotion, peu avant l’Indépendance du Rwanda en Juillet 1962.
C’est lui qui porta le drapeau de la République Rwandaise au cours du défilé militaire lors des festivités de l’Indépendance le 1er juillet 1962 à Kigali.
Il servit ensuite dans diverses unités militaires à Kigali et Cyangugu avant d’être nommé Chef d’Etat Major de la Garde Nationale en 1963, puis, plus tard, Ministre de la Défense.
Depuis son jeune âge jusqu’à son assassinat, Juvénal HABYARIMANA a toujours fait montre d’un sens social très élevé et d’un grand esprit de famille. Il passait toutes ses vacances d’élève et d’étudiant sur la colline avec les siens, alors que d’autres de son niveau se précipitaient dans les villes. Il a toujours voulu l’unité de notre famille élargie. Après la mort de notre père en juillet 1973, c’est lui qui prit le flambeau comme rassembleur. Il aimait beaucoup se retrouver parmi ses frères, sœurs, oncles, tantes, cousins, neveux, etc., jeunes et vieux, pour fêter un événement ou pour chercher avec tout le monde une solution aux problèmes qui se posaient.
En amitié il était très stable. Il disait toujours que les anciennes amitiés sont les plus sincères.
C’est ainsi qu’un certain Wenceslas RUDASESWA, un grand ami tutsi depuis le collège de Bukavu le resta jusqu’au drame du 6 avril 1994. De même, il est resté grand ami de monsieur Epimaque RUHASHYA, tutsi aussi, officier comme lui de l’Armée rwandaise. Ils se connurent lors de leur entrée à l’école d’officiers de Kigali en 1961.
Tous ceux qui l’ont approché de près connaissent également sa simplicité et son sens de l’humour.
Beaucoup de gens se présentaient devant lui avec une certaine peur, ne sachant pas quelle attitude prendre ou quels mots prononcer, quel langage adopter.
Mais ils étaient eux-mêmes surpris d’être rapidement à l’aise après quelques minutes de contact avec lui.
Il aimait rencontrer les gens simples, de basse condition, lors de ses nombreux déplacements à travers le pays, souvent au volant de sa voiture avec sa femme et ses enfants.
Bref, derrière sa stature de militaire et de Chef d’Etat que beaucoup craignaient au premier abord, Juvénal Habyarimana était un homme simple, aimable, aimant les autres, rigoureux, mais facile de contact, compréhensif et dévoué à son peuple, défenseur acharné de la paix et de l’unité de son peuple.
Séraphin Bararengana