L’exploitation récente, à des fins de propagande, d’une ancienne note de la DGSE a provoqué de nombreuses réactions indignées protestant contre l’importance démesurée donnée à un papier contestable. Un lecteur plus attentif que moi me fait observer aujourd’hui que ce texte porte la date du lendemain d’une interview de Bagosora sortie le 21 septembre 1994 sur France 3 dans une émission de soirée. Il semble donc plus que probable qu’un politique a décroché son téléphone et demandé « vite-fait / tout de suite » une note sur le personnage. Le rédacteur de permanence de la DGSE s’y est donc collé, a ouvert son porte-papier, trouvé le rapport des ONG du printemps 1993 et a produit le très médiocre document qu’on essaie aujourd’hui de nous vendre comme la preuve des preuves.

Et, depuis, les écrits et discours de la DGSE restent pollués , pour ceux qui sont connus, par le même aveuglement et la même partialité. Ainsi, le 06 avril 2014, un article publié par l’Obs fait dire à Claude Silberzahn – ancien directeur, jusqu’en 1993, de la DGSE – qu’ « Il n’y avait aucune influence anglo-saxonne » dans le conflit qui a ensanglanté le Rwanda de 1990 à 1994[1] !

Cette affirmation aventureuse remet en cause la fiabilité de ce qui est considéré par certains comme un service de renseignement fiable. En effet, comment les personnels de la DGSE auraient-ils fait pour ne pas voir ce qui s’étalait au grand jour devant eux ?

[1] https://www.nouvelobs.com/monde/20140404.OBS2776/la-france-a-t-elle-mene-une-guerre-secrete-au-rwanda.html

[2] Son acolyte, corse en cavale après je ne sais quel crime de sang commis dans l’ile de beauté sera, m‘a-t-on dit abattu sur la voie publique, quelques  années plus tard et moins d’une semaine après un retour assez prématuré à Bastia

[3] Service d’Information et de Relation Publique des Armées , ancêtre de l’actuelle DICOD

[4] « NOIRES FUREURS, BLANCS MENTEURS » pages 168 et 169

[5] Selon un ordre formel venu, semble-t-il, de François Mitterrand.