Créées en 1960 d’abord sous l’appellation de « Garde nationale », les Forces Armées Rwandaises (FAR), ont assuré l’ordre et la sécurité du pays pendant plus de trente ans. Elles seront défaites en juillet 1994 et dissoutes par une armée venue de l’Ouganda voisin, composée essentiellement de descendants de Rwandais, membres de l’armée régulière ougandaise. Les conquérants érigeront leur corps expéditionnaire en « armée nationale rwandaise » et présenteront les FAR comme n’ayant été qu’une « bande armée », sans foi ni loi, dénuée de tout professionnalisme, qualifiée de « génocidaire ». C’est cette opinion qui continue de prévaloir plusieurs années après la disparition des FAR. L’auteur s’insurge contre ce jugement inéquitable qui, non seulement ne rencontre pas la vérité historique, mais aussi n’honore pas le vainqueur pour le sort qu’il réserve à un ennemivaincu. Dans une présentation historique doublée d’une analyse politique, l’auteur démontre que les FAR furent en leur temps véritablement une « armée nationale professionnelle ». Il expose sans détour et sans concession les crises et les écueils qui ont marqué la vie des FAR. Il montre comment la responsabilité de la défaite de 1994 est tout autant politique que militaire, en mettant au grand jour leurs manquements et ceux de leurs adversaires militaires et politiques.